LA MARCHE DES CONQUERANTS
LA MARCHE DES CONQUERANTS
C'est la marche des conquérants,
Chevauchant fièrement, cheveux au vent,
C'est le train de la vie sans fin,
Broyant les âmes frêles au petit matin.
Cortège d'ambitieux, à l'appétit tenace,
Croquant sans remords tout ce qui passe,
Et gare à l'indécis, qui ne connait sa place !
Ainsi, mon ami, que fais-tu là, au bord du chemin ?
Prends garde à la machine infernale, lancée sans freins…
Tu te sens usé, et vieux, ton tour est passé, crois tu
En es tu certain ? Je te regarde, et te vois, âme perdue,
Cherchant sa voie. Traqué par le doute, tu hésites cent fois.
Tandis qu'assis, sur le banc d'en face,
Nos anciens, fatigués, tiennent la place,
Tu contemples la marche des guerriers rutilants,
Conquérants hardis, prêts pour la victoire,
Portant costumes sombres, mallettes noires,
Et leurs agendas électroniques pour toute mémoire,
Tu t'étonnes, toi, que nulle bataille n'attend.
Tu n'as pas ton billet, dans cette pièce qui se joue sans toi.
Tu n'es ni l'un, ni l'autre de ces acteurs,
Et face à ce spectacle noir et blanc, qui se joue sur deux temps,
Tu te demandes, par quel curieux sortilège tu es sorti de la scène ?
Ami, observes le spectacle édifiant des conquérants
Armés, de tous poils et de tous bords.
Ils sont vifs, aujourd'hui, demain, ils seront morts.
Fermes les yeux, et vois : ton royaume t'appartient,
Ta place est partout, quand en ton trône tu te tiens.
Et, quand sur leurs bancs, assis,
Nos vieillards compteront leurs morts aussi,
Toi, mon ami, tu auras la plus belle place,
Celle du témoin d'éternité, dont l'œil est la plus sûre vérité.
Et tu règneras sans partages, car dans ton ciel sans nuages,
Il n'y a ni vainqueur, ni vaincu.
Tu feras fi de toute gloire terrestre,
Et n'auras que faire de ne l'avoir pas vécue !
(8.07.2011)
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